Dimanche 8 octobre 2017, 11h40, l’avion se pose sur la piste de l’aéroport de Kathmandu. Enfin, après près 24 heures de voyage. Formalités douanières, transfert vers notre hôtel et nous retrouvons Laurent, le responsable de l’agence Terres du Népal, organisateur de notre trek. Nous faisons connaissance avec Dilli qui sera notre guide pendant toute la durée du trekking.
Cette après-midi et demain, c’est repos à Kathmandu. L’occasion d’arpenter une nouvelle fois cette charmante ville. Certains bâtiments portent encore les stigmates du tremblement de terre du printemps 2015.
Mardi 10 octobre 2017, nous quittons Kathmandu en bus pour nous rendre au départ du tour du Manaslu. Une journée de « lessiveuse », nous empruntons un bus de ligne locale. Les népalaises et népalais montent ou descendent en fonction des différents arrêts prévus ou improvisés le long de la route… et de la piste.
Mercredi 11 octobre 2017, 1er jour de trek : Arkhet Bazar – Lapubesi
Les choses sérieuses commencent ce matin, nous sommes à pieds d’œuvre pour le tour du Manaslu. Pour le moment, nous empruntons un large chemin, une piste, que nous partageons avec quelques véhicules brimbalant. Rapidement, il fait chaud, voire très chaud, nous ne sommes qu’à 800 mètres d’altitude, nous évoluons à travers les rizières et autres cultures. Cette 1ère étape est assez courte, 12 km environ, une mise en jambes en quelque sorte.
Jeudi 12 octobre 2017, 2e jour de trek : Lapubesi – Khorlabesi
Nous partons de bonne heure pour profiter de la température clémente. Ce matin, nous traversons la Budhi Gandaki à plusieurs reprises grâce de magnifiques ponts suspendus. Nous montons, nous descendons en suivant un chemin plus ou moins très escarpé. De nouveau environ 12 km de parcouru, à l’arrivée, nous sommes à peine à 900 mètres d’altitude, les 5 000 mètres du col sont encore loin.
Vendredi 13 octobre 2017, 3e jour de trek : Khorlabesi – Salleri
Ce matin, la gorge de la Budhi Gandaki est plus étroite et plus profonde. Nous la traversons de nouveau à plusieurs reprises. Par endroit, nous franchissons d’énormes pierrées, ce sont des restes du tremblement de terre d’avril 2015. C’est sous la pluie que nous entrons dans l’aire de conservation du Manaslu. Aujourd’hui, nous avons parcouru un peu plus de 20 km, nous sommes à 1 358 mètres d’altitude.
Samedi 14 octobre 2017, 4e jour de trek : Salleri – Dyang
Il a plu une partie de la nuit, de très fortes averses de fin de mousson. Nous quittons Salleri, vers 7h30. Nous continuons à explorer le « plat népalais ». Ceci consiste en une succession de montées et de descentes, censée nous faire monter en altitude. Aujourd’hui, nous monterons 1 000 mètres et descendrons presque 500 mètres… Qu’importe, les paysages sont magnifiques. Nous arrivons vers 15h à Dyang, nous sommes à 1 860 mètres et nous commençons à voir des sommets enneigés. Nous avons parcouru un peu plus de 21 km.
Dimanche 15 octobre 2017, 5e jour de trek : Dyang – Namrung
Ce matin, le ciel est totalement dégagé. Nous commençons à marcher vers 7h10. Les villages deviennent de plus en plus typés. Nous croisons de plus des chortens, des murs de mani et des moulins à prières. Ce sont des monuments en l’honneur de Bouddha. Pause déjeuner dans le charmant village Ghap.
Nous arrivons vers 15h à Namrung, nous avons parcouru un peu plus de 18 km. Nous sommes à environ 2 600 mètres d’altitude, il fait beaucoup plus frais ce soir.
Lundi 16 octobre 2017, 6e jour de trek : Namrung – Lho Gaon
Il a de nouveau plu une partie de la nuit. Ce matin, le ciel est totalement bouché, nous allons commencer à marcher dans le brouillard. Nous traversons plusieurs villages où la vie semble s’écouler paisiblement. Nous arrivons à Lho Gaon (3 150 mètres) de bonne heure, nous avons parcouru à peine une dizaine de kilomètres. Dans l’après-midi, nous visitons le monastère situé au-dessus du village, Lho Gompa.
Mardi 17 octobre 2017, 7e jour de trek : Lho Gaon – Samagaon
Pour ce trek, nous sommes partis juste à deux, accompagnés avec un guide et deux porteurs. La plupart de temps, nous marchons uniquement avec notre guide, nous voyons nos porteurs au hasard de leurs pauses. Le chemin étant unique et les étapes sensiblement les mêmes pour tous, nous rencontrons régulièrement d’autres trekkeurs. Ainsi, nous avons sympathisé avec Daniel.
Hier soir, nous nous sommes associés avec Daniel pour convaincre nos guides respectifs de faire un « petit détour » de quelques heures sur la prochaine étape. Dilli, notre guide est d’accord, d’autant plus que nous lui avons rappelé que ce « crochet » était prévu dans notre programme. Le guide de Daniel finira par se laisser convaincre. Il est à noter qu’aucun des deux guides n’a déjà effectué cette excursion ?!
Ce matin, nous sommes donc très motivés pour cette belle étape. Les sommets enneigés jouent à cache-cache avec les nuages. Nous sommes à plus de 3 000 mètres mais il y a toujours de superbes forêts. Nous passons un col à 3 400 mètres et nous arrivons à Shyala. L’endroit est superbe, entouré de magnifiques sommets enneigés.
Après un nouveau pont suspendu, nous trouvons le chemin pour notre « détour », le chemin pour aller sur le plateau de Pungyen pour voir le monastère du même nom. Par endroit, le sentier est particulièrement escarpé, la descente ne sera pas facile (ce détour est un aller et retour).
Nous arrivons à 4 000 mètres, nous sommes sur un immense plateau… et là, c’est tout simplement magique, nous sommes entourés de montagnes et de glaciers. Nous avons l’impression d’être « seuls au monde » dans ce paysage de rêve… Nous finissons par arriver au monastère Pungyen. Le monastère est petit et fermé mais quel site !
Il faut que nous pensions à reprendre notre chemin, nous sommes encore loin de l’arrivée. Nous arrivons à Samagaon dans l’après-midi après avoir marché environ 8 heures. Le village est à 3 525 mètres.
Mercredi 18 octobre 2017, 8e jour de trek : Samagaon – Samagaon
Aujourd’hui, c’est une journée d’acclimatation à l’altitude en prévision du col. Pour nous aider à franchir le col Larkya La dans quelques jours, nous devons habituer notre corps à raréfaction de l’oxygène due à l’altitude. Sur notre programme, il est prévu d’aller jusqu’au camp de base du Manaslu mais il est difficile d’obtenir des informations précises sur son altitude : 4 600 m, 5 000 m, voire plus… Dans le doute, nous préférons nous économiser un peu. Nous décidons de suivre le chemin menant au camp de base mais nous nous arrêterons aux alentours de 4 000 mètres.
Nous commençons à marcher un peu plus tard que d’habitude. Par endroit, il y a de gelée blanche sur l’herbe mais le soleil règne en maître. Après avoir traversé une forêt, nous attaquons une très raide montée, le souffle est court, nous montons lentement. Régulièrement, nous regardons l’altimètre de notre GPS : 3 800, 3 900, 4 000. Vers 4 020 mètres, nous trouvons un endroit pour nous asseoir et profiter du paysage qui s’offre à nous. Le lac Birendra Kund à nos pieds, le glacier du Manaslu à notre droite. Nous retournons à Samagaon pour le déjeuner. Dans l’après-midi, nous visitons le monastère situé au-dessus du village.
Jeudi 19 octobre 2017, 9e jour de trek : Samagaon – Samdo
Nous commençons à marcher vers 7h15. Il fait un temps superbe, l’air est pur. Il fait frais, voire froid, le sol est gelé mais que ces montagnes sont belles… Aujourd’hui, l’étape est très courte. Nous arrivons de bonne heure à Samo à 3 845 mètres. Après déjeuner, nous demandons à notre guide de monter au-dessus du village pour continuer notre acclimatation. Nous allons monter jusqu’à 4 225 mètres. Il y a un promontoire, la vue est remarquable, les glaciers brillent sous le soleil.
Vendredi 20 octobre 2017, 10e jour de trek : Samdo – Dharamsala
Il fait froid mais beau. Nous continuons à monter, lentement, mais nous montons… Dilli est parti devant pour nous réserver une chambre pour ce soir. Apparemment, il y a plus de trekkeurs que de possibilités de logement.
Nous arrivons vers 10h30 à Dharamsala, nous sommes à 4 465 mètres. Ici, il n’y a pas de village, juste deux baraquements en dur et des tentes. C’est une espèce de camp de base pour touristes, situé au pied du col. Nous serons logés dans une des tentes. La nuit prochaine sera sans doute assez fraîche, surtout que les fermetures éclairs du bas de la tente ne ferment pas.
Nous déjeunons de bonne heure et après, nous reprenons notre acclimatation : en compagnie de Daniel, nous prenons la direction du col Larkya La, le même chemin que nous prendrons demain matin. Nous montons jusqu’à 4 700 mètres. Là, « on tape dans le dur », le souffle est vraiment court, le cœur s’emballe… Nous restons environ une 1/2 heure à 4 700 mètres, allongés au soleil à l’abri du vent. Nous redescendons pour aller nous reposer dans notre tente.
Vers 18h, nous allons dîner dans la grande salle à manger. Dehors, le « camp de base » est envahi par le brouillard, il fait nuit et froid. Au menu ce soir, comme depuis quelques soirs : une soupe d’ail ?! C’est parait-il très bon pour lutter contre le mal des montagnes par contre au niveau du gout…
Samedi 21 octobre 2017, 11e jour de trek : Dharamsala – Larkya La – Bhimthang
Réveil à 3h du matin. Aie, ça pique ! Ça pique d’autant plus qu’il y a du givre sur l’intérieur de la toile de tente… pas facile de sortir du duvet dans ces conditions. Nous avons bien dormi et nous n’avons pas eu froid. Petit déjeuner frugal. Nous commençons à marcher vers 4h.
Il fait totalement nuit, le ciel est superbe, il y a des milliers d’étoiles. Nous marchons à lampe frontale. Pas après pas, nous progressons. Nous retrouvons notre point d’arrêt d’hier après-midi à 4 700 mètres. Lentement, le jour se lève, nous commençons à entrapercevoir les montagnes qui nous entourent. Le soleil illumine les premiers sommets avant de venir nous réchauffer.
Vers 8h, nous arrivons au col Larkya La à 5 120 mètres. Après la série de photos souvenir, nous mangeons un morceau avant de commencer la longue descente. Comme souvent en montagne, c’est la descente qui parait le plus pénible. Nous descendons jusqu’à Bhimthang à 3 670 mètres, soit 1 450 mètres plus bas…
Dimanche 22 octobre 2017, 12e jour de trek : Bhimthang – Karche
Lever sur 6h, j’ai passé une nuit horrible : j’ai une bonne « tourista ». Nous commençons à marcher un peu après 8h, nous continuons à descendre. Environ 1 000 mètres négatifs prévus aujourd’hui. Nous nous arrêtons à Karche pour déjeuner. Je suis totalement épuisé, vidé… Nous restons là l’après-midi, repos forcé pour moi. L’endroit est calme et agréable, nous serons les seuls trekkeurs à passer la nuit ici.
Lundi 23 octobre 2017, 13e jour de trek : Karche – Dharapani – Besisahar
Nous commençons à marcher vers 8h. Nous continuons à descendre mètre après mètre. Nous arrivons à Dharapani vers midi, il commence à pleuvoir… A Dharapani, le trek du tour du Manaslu croise le trek du tour des Annapurnas. A cet endroit, il est possible de louer une « jeep » pour continuer à descendre dans la vallée. La pluie qui redouble nous incite à négocier une voiture pour continuer notre route… Nous arrêtons donc de marcher ici. Nous avons parcouru environ 180 km en 13 jours et un dénivelé positif cumulé de 8 800 mètres…
Cette piste est de la folie, elle est taillée à même la roche, l’eau ruisselle de partout. Il y a 30 ans, j’ai fait le tour des Annapurnas. A cette époque, les voitures ne montaient pas aussi haut. Nous devions marcher. Les villages étaient certainement plus calme, mais ils étaient ravitailler à dos d’hommes… Après avoir passé un peu plus de 4 heures à être secoués dans tous les sens nous arrivons à Besisahar à la nuit. Demain, ça sera le retour à Kathmandu, fin de l’aventure.
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